En ce moment au Jardin : février 2017

En ce moment au Jardin : février 2017

The 2 February 2017

La tempête qui soufflait ces trois derniers jours s’est calmée. Bien que lovée dans le vallon du Trésor, la végétation du Jardin des Méditerranées est secouée lors des rafales à 90 km/h venant du sud-est. Nous devons adapter nos travaux à la force du vent…

Aujourd’hui, en ce début d’après-midi, l’air calme, le soleil triomphant et la douce chaleur nous basculent dans un printemps dont nous n’espérions pas un retour si rapide. Le jardin vit une métamorphose.


Voyage entre paysages africains et australiens…

Le paysage d’Australie s’est embrasé de jaune, les mimosas s’imposent et envahissent, par leur floraison triomphante, tout le paysage australien. Une dizaine d’espèces d’Acacias aux feuillages et aux ports très divers nous enchantent. Une percée sur la colline parsemée de quelques Acacia dealbata ensauvagés nous confirme dans cette impression. Oui – d’y être, là-bas, et ce bruit derrière les fourrés, serait-ce un wallaby ? Ce n’est qu’un merle qui retourne la litière de feuilles. Le parfum est, au gré des détours du chemin, tantôt subtil tantôt capiteux. Les bourdons, les abeilles sauvages et domestiques, attirés par cette abondance, récoltent le pollen. Les Grevillea en couvre-sol scintillent de leur floraison rouge.

Le paysage d’Afrique du Sud est ici voisin de l’Australie. Les jardiniers démiurges ont ici pris la liberté de recoller des bouts du vieux continent éclaté, le Gondwana. Nous glissons de l’une à l’autre par le grand escalier. Tout en bas de la perspective, dans le vallon des fougères, un grand palmier élégant, venu des monts Illawara, remue ses palmes comme pour nous envoyer un au revoir.

Les paysages africains sont déjà en floraison depuis un mois. L’arrivée de ce printemps si soudain fait monter d’un cran l’intensité des couleurs. Un tapis de petits Dimorphoteca sinuata court autour des Encephalatos et des grosses boules d’Eriocephalus africanus (le romarin africain), toutes blanches de fleurs. Plus bas, nous arrivons dans le Fynbos, ce maquis sud-africain où s’entremêlent protées, pélargoniums, restios, watsonias, quelques bruyères versicolores.


Floraison spectaculaire

Un banc nouvellement installé à l’ombre des arbousiers nous invite à profiter de la quiétude des lieux. Mais une rengaine poétique nous pousse vers ce petit chemin bordé de Chasmanthes en fleurs. Tiens, un petit oiseau a semblé vouloir se poser sur une de ces inflorescences orange et quoi ? Boire le nectar sucré ?

Notre chemin nous conduit vers le paysage d’Asie subtropicale où nous frôlons un Loropetalum chinense, arbuste parsemé de milliers de petites étoiles blanches. La jungle asiatique est encore en boutons, nous la traversons pour rejoindre le paysage du Mexique. Une métamorphose s’y produit, une Agave attenuata a lancé depuis déjà un mois son inflorescence indolente montant à plus de 2 mètres pour redescendre jusqu’au sol. Un nuage d’abeilles vient recueillir le nectar visiblement abondant niché au creux des fleurs. Là-bas, sur les plateaux entre Jalisco et Mexico, ce sont des chauves-souris qui s’en nourrissent, et assurent ainsi la fécondation.

Les jardiniers du Domaine du Rayol