L’Herbier des Méditerranées reconnu par l’Index Herbariorum de New York

L’Herbier des Méditerranées reconnu par l’Index Herbariorum de New York

Le 26 novembre 2025

Le Domaine du Rayol franchit un cap important : l’herbier des Méditerranées vient d’être officiellement reconnu par l’Index Herbariorum de New York, la référence mondiale pour l’enregistrement et la structuration des herbiers scientifiques. Cette reconnaissance place notre jardin parmi les institutions internationales de confiance, utilisées comme sources pour la recherche, la documentation, la pédagogie et la conservation.

Un outil scientifique et pédagogique peu banal au service des paysages

Depuis quelques années, le Domaine développe une politique liée à une démarche scientifique. Celle-ci permet notamment de documenter et comprendre la composition même des paysages qu’il présente et valorise. Intégré au programme scientifique et pédagogique du Jardin, l’herbier devient peu à peu un outil important pour comprendre et transmettre ainsi l’organisation même des paysages, qu’ils soient liés au climat méditerranéen ou non comme ceux d’Amérique aride et subtropicale, de Nouvelle-Zélande ou d’Asie subtropicale.

Il n’est pas banal, pour un jardin de paysage, de disposer d’un herbier. Là où le vivant se déploie, les plantes consignées – les « mortes » disons – permettent ce paradoxe fécond d’un outil irremplaçable pour comprendre la composition des paysages, en suivre l’évolution et rappeler les bénéfices d’une telle archive en plantant par exemples des espèces qui fonctionnent.

En tant qu’institution fondée sur les paysages, l’herbier n’est pas une fin en soi comme pour les grandes instituions botanique. Cela reste un outil fait dans les règles de l’art a disposition de tous, botanistes professionnelles et amateurs.

 

Les usages de l’herbier sont multiples, (Vicki, 2003):

  • Science : l’herbier participe au référencement précis des espèces présentes liées à une localisation centimétrique. Les spécimens ainsi collectés servent de preuve physique, durable et vérifiable dans le temps par des spécialistes de tel ou tel groupe de plante.
  • Pédagogie : il permet aux apprenants, scolaires ou amateurs en formation par exemple, de comprendre les critères d’identification, la structure d’une plante, son adaptation et son histoire.
  • Conservation : le spécimen fige un instant et permet, des décennies plus tard, voir des siècles après (Grant et al., 2024) d’analyser les changements paysagers, les disparitions locales, l’évolution.

L’Index Herbariorum, garantie que cet outil rejoint désormais les standards internationaux dont les spécimens peuvent être désormais cités par des botanistes dans le monde entier grâce à l’acronyme HDR, soit : Herbarium Domaine du Rayol.


Les grands herbiers mondiaux

Chaque herbier reconnu par l’Index Herbariorum s’inscrit dans une tradition prestigieuse. Parmi les plus importants au monde, citons :

  • Le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (P) – plus de 8 millions de spécimens.
  • L’Herbier de Genève (G) qui compte environ 6 millions d’échantillons.
  • Les Royal Botanic Gardens, Kew (K), Royaume-Uni – une des références mondiales en systématique.
  • Le Missouri Botanical Garden (MO) – pionnier de la botanique tropicale notamment.

L’herbier des méditerranées rejoint désormais cette grande communauté internationale, modeste par sa taille avec ces quelques milliers de spécimens déjà montés et rangés par paysages.

Un pas de plus pour le Domaine du Rayol

Cette reconnaissance témoigne de l’engagement du Domaine du Rayol pour la connaissance et la valorisation des plantes des régions méditerranéennes du monde. Elle renforce la vocation du lieu induite par Gilles Clément dès le début du projet : accueillir, comprendre, conserver et partager la diversité végétale vivante pour lequel le Projet Bastidon utilisera également cet herbier.

Le Bastidon

Le Bastidon, son jardin, son projet et son herbier. © Agence Façonn, 2025.

L’aventure continue – avec, entre les mains désormais, un outil précieux pour mieux lire les paysages du Jardin des Méditerranées et transmettre au plus grand nombre.

A bon observateur,

Bibliographie :
– Funk, V. A. 2003. 100 Uses for an Herbarium (Well at Least 72). American Society of Plant Taxonomists Newsletter 17(2):17-19.
– Grant, J., Vuillemin, N., Ménétrey, J., Morel, C., Gillioz, L., DuPasquier, P.-E., Léchot, T., Beutler, C., Rusque, D., Tritz, J., Cook, A., & Kobayashi, T. 2020–2024. Botanical Legacies – Héritages botaniques des Lumières. Université de Neuchâtel, Institut de biologie, Projet FNS Sinergia.