Exposition “Résonances”, de Daniel Van de Velde Evènements culturels

Vernissage de l’exposition « Résonances » en présence de l’artiste
samedi 25 mars 2023 à 11h
Dans le cadre de l’événement Arbres en fête au Domaine du Rayol

 

Le Domaine du Rayol a le plaisir d’accueillir pour son exposition de printemps « Résonances », l’artiste sculpteur Daniel Van de Velde.

Espace d’expérimentation et de recherche pour accompagner et promouvoir des projets artistiques questionnant l’art et l’environnement, le Domaine du Rayol souhaite sensibiliser, interpeller et questionner le rapport de l’Homme au vivant, un lien sensible et fragile toujours changeant.

Passionné par la forêt, dont il a fait son atelier à ciel ouvert, Daniel Van de Velde offre un nouveau regard sur ce milieu naturel et les arbres qui le composent, lesquels, faut-il le rappeler, comptent parmi les plus imposants et anciens organismes vivants de notre planète. Il invite ainsi à transformer notre propre perception de ces acteurs essentiels de la vie terrestre et poursuit ainsi la tradition ancestrale selon laquelle ils demeurent, toujours et encore, une source d’inspiration (esthétique et métaphysique) majeure pour les sociétés humaines.

En évidant des arbres abattus ou foudroyés, l’artiste se débarrasse d’une vision mécanique du bois : à la masse et à l’inertie se substitue un vide, qui sublime l’énergie nécessaire à la croissance de l’arbre. En s’affranchissant de la pesanteur du tronc, il met en lumière sa dimension solaire. Par ce biais, il joue aussi avec l’idée que les arbres raisonnent… Qu’ils sont porteurs d’une logique qui leur est propre, et avec laquelle nous pouvons entrer en résonance.

La rencontre de Daniel Van de Velde avec Étienne Klein a ouvert encore de nouvelles perceptions. En observant une œuvre de réalisée à partir d’un frêne foudroyé, évidé de telle façon qu’il ne lui restait que deux cernes annuels de croissance, le physicien et philosophe a décrit ces deux cernes comme étant « deux lignes cosmiques dans un espace/temps ». Ainsi, les arbres ne se contentent pas de partager un territoire avec nous : en étant attentif à leur manière de faire, ils nous mettent en lien avec la totalité du cosmos.

Sans atelier, la forêt tient lieu d’espace de création. C’est là que l’artiste trouve les arbres essouchés ou débités qu’il récupère. En travaillant sur place à la lumière du jour, du lever au coucher du soleil, il vit et crée au rythme de la forêt. Elle imprègne son œuvre, sa démarche, sa manière de vivre et de penser.

La forêt ne se contente pas de ressourcer l’artiste, elle l’acclimate à des formes de pensées qui lui permettent d’envisager des futurs possibles. Les branches, les troncs, les racines et les feuilles ont des manières d’être qui, selon lui, libèrent des manières de penser.

 

« Présence obsédante et pourtant légère, l’arbre, dans l’œuvre de Daniel Van de Velde, semble s’être délesté de sa charge millénaire d’affects et de symboles, en même temps qu’il s’est vidé de sa substance. Ni totem, ni colonne – ou alors décollée du sol et tournoyante –, sa verticalité même remise en question, l’“axe de l’univers” flotte désormais, affranchi de toutes les anciennes cosmogonies. Tantôt suspendu à des filins au-dessus d’un sentier, tantôt posé, presque négligemment, entre une fourche d’arbre et un mur de jardin, parfois traversant obliquement, en passe-muraille, les cloisons et les toits, il est toujours travaillé dans le scrupuleux respect de sa forme initiale et néanmoins, de façon paradoxale, à l’encontre de toute idée d’enracinement. D’objet aux “vertus intégrantes”, selon Bachelard, rassemblant les éléments et les énergies naturelles, occupant toujours la même place, celle du centre, et garant de la stabilité du monde, le voilà dématérialisé, déterritorialisé, et d’une certaine façon, démystifié. »

Colette Garaud, auteure et critique d’art

« Son activité de poète et de sculpteur est très expérimentale. Avec elle, la face de la nature et de la quasi-nature (bâtiment historique par exemple) apparaît différente. Cela fait apparaître l’inconnu de la nature y compris celle de l’être humain. C’est-à-dire qu’il est dans une apparition inconnue de la poésie. C’est pourquoi il est un vrai poète. »

Shin Tanabe, poète, éditeur de la revue Delta (Japon)

 

Daniel Van de Velde, diplômé de l’ENSBA de Lyon, vit entre le Var et la Loire-Atlantique. Artiste itinérant, il travaille au gré de ses projets. Par la sculpture, l’installation, la photographie, l’écriture, la poésie ou la vidéo, il recherche les réponses les plus justes et les mieux adaptées aux propositions d’interventions et d’expositions qui lui sont faites. En dehors de ses expositions personnelles, il a participé à de nombreuses manifestations artistiques en relation avec les problématiques de la sculpture, du paysage et de l’environnement, en France et à l’étranger.

Pour plus d’informations : www.dvandevelde.com

Japanese Red Pine, Kamiyama Japon, 2006 © Chie Naito