En ce moment au jardin : tel Robinson sur son île

En ce moment au jardin : tel Robinson sur son île

Le 20 décembre 2019

La baie du FiguierRéveil glacé, au milieu d’une pénombre brumeuse. Mais où sommes-nous ?
Le jour se lève en même temps que la brume se dissipe. Nous sommes les Robinson Crusoé de Méditerranée. Seuls au monde au milieu de notre îlot de verdure, bordé par la mer.
Le temps est lent, au loin le ressac calme des vagues se brisant sur les roches de l’anse du Figuier. Souvenir d’une tempête qui s’éloigne.
Le temps est lent, le brouillard s’évapore doucement vers le ciel. Un rideau qui se lève, les contours de notre îlot se dessinent.
Le temps est lent, le soleil peine à franchir la ligne de crête. C’est l’heure ! La faune émerge dans une quiétude qu’il ne faudrait troubler.
La solitude et le calme, aidés du soleil rasant des courtes journées d’hiver provoquent notre imaginaire.
Une végétation regorgée par les pluies qui se démultiplie par des jeux d’ombres. Des puits de lumière dans un sous-bois opaque. Des odeurs d’humus et de terre humide. Le son d’une petite cascade traçant sa route en direction de la mer.
Comme Robinson sur son île, nous nous sommes recréés un monde dans lequel l’imaginaire prend le pas sur le réel. Nous ne sommes pas seuls !


Tentons d’aménager notre île

La parcelle des Canaries continue de s’étendre : sous l’Hôtel de la Mer, juste avant la laurisylve nous avons enlevé une partie de l’ancienne haie de cyprès. Derrière se cachaient un beau dragonnier, un Phoenix canariensis et quelques autres canariennes qui sont maintenant mis en valeur par la création d’une rocaille plongeant vers la mer.
Sur le haut de la parcelle, en position dominante, nous avons planté un pin canarien d’une vingtaine d’années.

En allant vers le gros eucalyptus, nous avons enlevé un massif de Chamaerops en mauvais état pour le remplacer par un arbousier canarien au tronc rouge et lisse entouré de trois beaux Echium déjà présents, issus de semis naturel : c’est le jardin en mouvement. Là commence la parcelle du paysage du Chili méditerranéen. Grâce à un travail de remise en lecture de la parcelle, quelques plantes chiliennes ont été redécouvertes. De nouvelles plantations viennent les compléter.

Travaux d'automne  Travaux d'automne

Beaucoup plus loin, dans le paysage du Chili d’altitude, nous avons agrandi la prairie d’alstrœmères, avec 450 petits plants.


Coté pépinière…

La période de multiplication bat son plein. Les températures très douces pour la saison ainsi qu’une bonne humidité de l’air favorisent le bouturage des plantes de climat méditerranéen, telles que les australiennes, sud-africaines, chiliennes et californiennes.
Semis, boutures, rempotages… La serre remplit parfaitement son rôle à ce sujet et la place risque même de vite manquer. Heureusement, le climat très particulier du jardin permet de sortir les plantes de la serre rapidement une fois qu’elles se sont légèrement endurcies, afin de rejoindre leurs congénères, dans la zone d’élevage, sous l’ombrière.

De nombreuses espèces de graines, australiennes et sud-africaines ont été semées dans le but de renforcer certaines populations existantes dans le jardin, ou, au contraire, tenter une nouvelle espèce, que l’on pense particulièrement capable de s’adapter aux conditions spécifiques du Jardin des Méditerranées.

Les jardiniers du Domaine du Rayol