En ce moment au jardin : floraisons spectaculaires en Amérique aride

En ce moment au jardin : floraisons spectaculaires en Amérique aride

Le 31 juillet 2019

Fin juillet, en pleine chaleur estivale, les cigales semblent êtres les plus ferventes admiratrices de l’astre solaire. Les oiseaux ne paradent pas, plus discrets que jamais, accompagnés de leurs dernières nichées, réclamant encore quelque nourriture. Déjà grands et bien emplumés, feraient-ils preuve de paresse à se laisser nourrir, à l’abri dans l’ombre des grands arbres ?


Alors que les plantes méditerranéennes se reposent…

C’est ce que les températures élevées de ces derniers temps inspirent : du farniente, du repos… Pour la plupart des plantes de climat méditerranéen, c’est une question de survie. Certaines se dépouillent de quelques feuilles, les plient, pour être moins exposées au soleil, ou diffusent des essences protectrices qui rafraîchissent l’atmosphère autour d’elles.
Chacune y va de son sens de l’économie pour garder la précieuse eau.


… les plantes de la rocaille d’Amérique aride se donnent en spectacle !

Venant des zones désertiques bien adaptées à notre climat méditerranéen, les agaves économisent l’eau à leur manière : en fermant leurs stomates le jour, c’est la nuit qu’elles respirent et stockent le CO2 pour le transformer en sucre le jour. Toute l’énergie accumulée pendant 10 à 15 ans est aspirée par la spectaculaire hampe florale de l’Agave franzosinii (ou beauleriana). Haute de 8 à 9 mètres, elle domine la rocaille du paysage d’Amérique aride depuis plus d’un mois. Des branches en hélices grimpent en haut de ce mât végétal, chacune se finissant par une panicule de fleurs jaune d’or à jaune vert, visitée par un grand nombre de buveurs de nectar, récolteuses de pollen ou croqueurs de pétales… Elle consomme en ce moment l’énergie accumulée pendant toutes ces années, et avant que cette géante ne se couche au vent, elle aura peut-être laissé des drageons, des clones d’elle-même à l’abri sous ses feuilles desséchées. En effet, en dehors de leur aire de répartition naturelle, les graines des agaves germent rarement. A ses côtés, les hampes florales des agaves angustifolia ‘marginata’, encore vertes, ressemblent à des copies miniatures.

Agave Agave Agave

La longévité de leur floraison contraste avec les éphémères fleurs non moins spectaculaires des cactus. Echinopsis spachiana a fleuri cette nuit : une seule journée pour assister au spectacle de ces fleurs si délicates de la taille d’une main. De l’intérieur, conçu pour accueillir des colibris et des butineurs velus comme les chauves-souris, s’échappe un impressionnant pistil en étoile. Un groupe d’environ douze grandes colonnes d’Echinopsis pachanoi se prépare, avec plus d’une trentaine de fleurs encore en boutons…

Echinopsis Echinopsis Echinopsis


Nouveaux bancs et hamacs : une invitation à la sieste

Sur l’esplanade de l’Hôtel de la Mer, le ballet des chaises occupe les jardiniers chaque lundi et mardi matin jusqu’au concert de clôture des Soirées romantiques, lundi 12 août, qui mettra la Méditerranée à l’honneur, avec le groupe Rebetien, venu d’Athènes.
Mais pas le temps de s’asseoir, on poursuit avec l’arrosage de toutes nos jeunes plantes : 9 mm au dernier orage, ce n’est presque rien. Nous avons également réalisé quelques travaux : désherbé la grande prairie de stipa, nettoyé ses abords et taillé les muehlenbeckia… Et puis nous avons fabriqué six bancs à dossier avec les planches d’eucalyptus coupées l’hiver dernier, et remplacé les hamacs disséminés dans le jardin. Un nouveau hamac a été installé sur la deuxième restanque du verger, à l’ombre des grands chênes-lièges…
Bon, si on allait l’essayer, il fait si chaud… La mer est à 27°C, ce qui pourrait faire de nouveau fleurir la posidonie cette année…

Les jardiniers du Domaine du Rayol